10 décembre 2015

10 décembre 2015 : Montaigu <-> St-Maur

Distance : 21 km - Dénivelé : 590 m


L'indice IBP d'effort est de 73 (suivant l'échelle de la FFRP). Un score compris entre 51 et 75 correspond au niveau 3 qualifié de "PEU DIFFICILE". La randonnée pédestre nécessite un certain engagement physique qui reste toutefois mesuré. Ce niveau correspond à des randonnées pédestres modérées.

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Golf du Val de Sorne


Golf du Val de Sorne

Golf du Val de Sorne



Golf du Val de Sorne

Vernantois

Vernantois





Panorama depuis Belvédère N-D d'Airey



N-D d'Airey





Table d'orientation de la Croix Rochette


Mont Blanc depuis T. d'orientation de la Croix Rochette

Panorama depuis T. d'orientation de la Croix Rochette

Panorama depuis T. d'orientation de la Croix Rochette

St-Maur depuis la Table d'orientation de la Croix Rochette

Eglise Romane St-Maur

Pierre-François NERON


Jeunesse et vocation missionnaire
Né en 1818 à Bornay, il mène d'abord une vie insouciante. À 19 ans, empêché par son père d'aller danser, il passe la nuit à une lecture qui provoque sa "conversion"1. Il s'agit du traité spirituel Pensez-y bien ou Réflexions sur les quatre fins dernières du P. Paul de BarryS.j., qui connaît un grand succès auprès des jeunes catholiques de son époque. Aidé par son curé, il se met alors à l'étude.
Pierre-François Néron a vingt ans lorsqu’il entre au petit séminaire de Nozeroy. De là, il passe au petit séminaire de Notre-Dame, à Vaux-sur-Poligny, puis au grand séminaire de Lons-le-Saunier. Entré laïque le 1er août 1846 au Séminaire des Missions Etrangères de Paris, il reçoit l'ordination sacerdotale le 17 juin 18483.
Activité missionnaire
Il part le 9 août 1848 pour le Tonkin occidental, aujourd'hui au nord du Viêt Nam. En 1852, il est chargé du district de Kim-son ; en 1854, il est nommé supérieur. Sa présence ayant été signalée aux autorités, il est obligé de se cacher. En 1859, il passe tout son temps à la recherche d’un asile. Le 6 août 1860, il est arrêté, et emprisonné. Ayant déclaré devant les juges qu’il était venu au Tonkin "dans le but d’y prêcher l’Evangile", il est condamné à mort.
Martyre
Il vit trois mois enfermé dans une cage minuscule, atrocement battu de verges, privé de tout aliment pendant trois semaines avant d'être décapité. Le 3 novembre 1860, il est décapité. Avant de mourir, il reçoit les excuses de ses amis vietnamiens qui l'ont dénoncé aux autorités, et il leur donne son pardon :
« C’est bien. Je vous pardonne tout ! »
Postérité
Il a été déclaré Vénérable par Léon XIII le 13 février 1879, et Bienheureux par Pie X, le 11 avril 1909­ ; les solennités de sa Béatification ont été célébrées à Saint-Pierre de Rome le 2 mai suivant. Il est canonisé le 19 juin 1988 par le Pape Jean-Paul II.


La Paroisse Saint Pierre-François Néron à Macornay dans le Jura porte aujourd'hui son nom.

Monument du Bienheureux Néron

Monument du Bienheureux Néron


Monument du Bienheureux Néron









La côte de Mancy


La côte de Mancy est un coteau de près d’1,5 km de long du nord au sud, fermant l’entrée de la reculée de Vernantois et son débouché, coté ouest, sur la Bresse. Partie intégrante du Revermont, elle fait le lien avec la Petite Montagne plus au sud avec laquelle elle présente nombre de similitudes. D’abord connue pour sa diversité en lépidoptères, c’est aussi un des rares sites périurbains où 10 des 12 espèces de reptiles franc-comtois cohabitent.
Ses milieux secs de pelouses calcaires marneuses, ses faciès d’enfrichement sous la forme de diverses fruticées, ses zones rocheuses et éboulis offrent sur une surface modeste quantités d’habitats favorables à une foultitude d’espèces animales et végétales, dont l’inventaire ne fait que commencer. Des suivis communs aux réserves naturelles (protocoles rhopalocères et milieux ouverts) ou spécifiques (suivi du lézard vert à deux bandes, de la laineuse du prunellier, du damier de la succise, des oiseaux nicheurs) sont pratiqués sur ce territoire protégé. À plus grande échelle, l’identification du réseau de pelouses sèches périphériques et la connaissance de la répartition des espèces dans les 10 km alentour permettent d’envisager un début de compréhension de la fonctionnalité propre du réseau pour ces populations animales (comme l’ascalaphe soufré, le dectique verrucivore, le damier de la c, l’azuré de la croisette, l’alouette lulu, le lézard vert à deux bandes).
La gestion de la dynamique végétale est réalisée via le pâturage de chevaux konik polski, auxiliaires herbivores propriété de l’exploitation du lycée agricole jouxtant immédiatement la réserve naturelle. Quand ils ne sont pas là, ils paissent sur d’autres territoires remarquables du massif du Jura. Des travaux manuels de débroussaillage voire du gyrobroyage complètent épisodiquement cette gestion par le pâturage.
L’accès du public est libre, dans la limite de la réglementation sur la circulation des personnes (uniquement pédestre) et de leurs animaux domestiques (chiens uniquement tenus en laisse). De nombreuses animations sont proposées tant sur le site qu’en périphérie, résultat de la collaboration entre Jura nature environnement et le Conservatoire d'espaces naturels de Franche-Comté


Belvédère Montaigu

Eglise de Montaigu


L’église Montaigu est dédiée à Saint Blaise Evêque martyr d’Arménie vers l’an 310
De la première église bâtie peut-être vers 1238, il ne reste rien. Les guerres de conquête de la Franche-Comté suivirent la destruction et le massacre des populations. Sous les règnes de Louis XI, Louis XIII et Louis IVX se déroulèrent des drames qui garderont le nom du bourreau Bide de Saxe Veimard,… mais aussi celui de notre héros Lacuzon.

L’église de Montaigu (inscrite au MH-46) succède à celle de Chavenay, ‘’ville antique toute proche, que l’empereur Lothaire II restitua le 1er février 869 à l’archevêque de Besançon ARDVICUS et qui avait appartenu à ses prédécesseurs GEDEON et ADON à la fin du VIIIème  siècle et début du IXème. En 1089, une bulle d’URBAIN II en faveur des moines aujourd’hui Baumes les Messieurs atteste une église. Un prieuré viendra ensuite mais ne durera pas .
Début XIIIème, CHAVENAY perd toute activité au profit de ce MONT aigu qui voit s’élever des constructions importantes. Une entente entre THIBAUD, abbé de Baume et le ‘’Comte’’ ETIENNE permet à ce dernier d’élever un château à condition qu’il élève aussi ‘’une église pour les moines’’ de l’ancien prieuré de CHAVENAY .
Cette église, à nef unique, semble avoir été commencée dans le dernier tiers du XIIIème siècle et achevée dans le premier quart du XIVème.
Accédant par le porche sous le clocher, le visiteur remarque un portail encadré par deux paires de colonnettes avec chapiteaux ornés de feuillages pour l’un, de crochets pour l’autre. Portail surmonté d’un tympan nu, orné d’un arc trilobé et d’une voussure brisée.
Poussant la porte, il découvre un ample vaisseau à cinq travées. La voûte est constituée d’ogives s’appareillant autour d’une clé modeste taillée à quatre branches et d’arcs retombants sur des tailloirs portés par des demi-chapiteaux ornés de feuilles ou de crochets.
Par endroits des têtes, sortes de macarons, sont d’époque récente. Sur la 3eme travée, se sont greffées à l’époque classique, deux chapelles voûtées d’arêtes.  A la même époque, les fenêtres latérales ont été agrandies et haussées jusqu’à la voûte. le chevet plat reçoit un crucifix et deux statues.


A l’extérieur, le clocher bâti en 1685, succède à un plus ancien très modeste, alors dressé sur le cœur qui se trouve à l’est. Garni de hauts contreforts, se dresse des étages inégaux, soulignés par des bandeaux. Le dernier niveau possède des baies géminées en plein cintre ou à meneaux de tradition gothique. Une tourelle ronde, naissant dans l’église, se prolonge jusqu’à la base de la flèche. Celle-ci, à 8 pans, est semblable à celle de Saint Désiré.


Claude Joseph Rouget de Lisle

Né le 10 mai 1760 à Lons-le-Saunier, fils de Claude Ignace Rouget et de Jeanne Madeleine Gaillande, il est l'aîné d'une famille de 8 enfants (5 garçons et 3 filles dont il est l'aîné). Sa naissance dans cette ville est surtout le résultat d'un cas fortuit, car ses parents habitent en fait à Montaigu petit village distant d'une lieue environ. Sa mère venue au marché hebdomadaire de Lons-le-Saunier, mais enceinte elle est prise de douleurs et accouche sur place dans une maison amie.
Rouget de Lisle passe sa jeunesse dans ce petit village où, au contact de ses parents mélomanes il se passionne vite pour la musique en général et le violon en particulier.
Toutefois son père l'oriente très vite vers le métier des armes et il entre à l'Ecole Militaire de Paris le 5 mai 1776, après avoir greffé la mention nobiliaire"de Lisle" à son nom "Rouget", prenant par besoin la particule qui appartenait à son grand-père. En effet seuls les gentilshommes sont admis dans ces murs militaires. Resté célibataire, il revient à Montaigu comptant y passer ses vieux jours, mais ruiné il doit vendre le domaine et remonte à Paris se loger dans une mansarde du Quartier Latin.
Malade et sans argent c'est son grand ami le général Blein qui lui offre l'hospitalité à Choisy-le-Roi. Il fut aussi hébergé dans la famille Voiart qui possédait une jolie demeure dans la partie haute de la ville. C'est ainsi qu'il vivote de 1826 à 1836, grâce à une petite pension attachée à la Légion d'honneur que lui a attribué Louis-Philippe Ier.
Il décède le lundi 26 juin 1836 à plus de 76 ans, à Choisy-le-Roi et est inhumé dans l'ancien cimetière.
C'est sous la IIIe République, qu'eut lieu le 13 juillet 1915 l'exhumation et le 14 juillet 1915 la translation des cendres de Rouget de Lisle sous le dôme des Invalides.

Sa carrière
A la sortie de l'Ecole Militaire de Paris, il entre le 1er janvier 1782 à l'Ecole royale du génie de Mézières, renommée pour la qualité de ses ingénieurs de haut niveau. Ses élèves forment un corps qui est mis en valeur lors des campagnes Napoléoniennes.
Rouget de Lisle élève moyen, fait son devoir sans faillir et côtoie alors Lazare Carnot surnommé l'Organisateur de la victoire , Coulomb et sa célèbre loi sur l’électricité et le magnétisme, Cugnot qui créa un engin destiné à remplacer les attelages de l'Artillerie en campagne, Pierre L'Enfant qui fut choisi par le président George Washington lui-même pour marquer ensemble l'emplacement du bâtiment qui devait au final s'appeler la Maison Blanche.
C'est dans cette école du génie civil qu'il est promu sous-lieutenant en 1782 et en sort aspirant-lieutenant en second au corps royal du génie le 1er avril 1784.
Nommé lieutenant en premier le 15 septembre 1789 puis Capitaine de 5e classe en 1791, suspendu de ses fonctions en août 1792 et réintégré en octobre de la même année, suspendu à nouveau en août 1793 et réintégré le 30 Ventôse de l'an 3 (20 Mars 1795). Il fut désigné pour être employé à l'Armée du Rhin le 25 Floréal de l'an 3 (14 Mai 1795). Finalement le 30 Ventôse de l'an 4 (20 Mars 1796) nommé Chef de bataillon, il démissionne le 9 Germinal suivant (29 Mars 1796).

Historique de la Marseillaise
Reprenons en 1791, année où il rejoint l'Armée du Rhin et se trouve en garnison à Strasbourg, affecté au bataillon "Les enfants de la Patrie". Toujours habité par la musique et la poésie, il est très familier des milieux artistiques de la ville et finalement il est accueilli dans le salon du maire Dietrich, où se côtoient hommes politiques, officiers et nombreux musiciens dont Ignace Pleyel futur célèbre compositeur. Le baron Philippe-Frédéric de Dietrich est maire de Strasbourg en 1790, 1791 et 1792 mais guillotiné le 29 décembre 1793.
Ce dernier le 25 avril 1792, le reçoit dans son salon où ce soir là règne une grande effervescence car un courrier vient d'arriver de Paris, annonçant la déclaration de guerre faite le 20 avril 1792, par l'Assemblée législative au roi de Bohême et de Hongrie.
"Mais vous, monsieur de Lisle ... trouvez un beau chant pour ce peuple soldat qui surgit de toutes parts à l'appel de la patrie en danger et vous aurez bien mérité de la Nation" lui demande alors le baron qui souhaite qu'un chant hardi puisse encourager les soldats qui montent au front, en place du traditionnel "ça ira, ça ira".
Or le matin de ce jour, en sortant de chez lui Rouget de Lisle tombe en arrêt devant une affiche apposée sur les murs de Strasbourg dont le texte émanant de la Société des Amis de la Constitution est le suivant :
Aux armes,citoyens ! L'étendard de la guerre est déployé ! Le signal est sonné ! Aux armes ! Il faut combattre, vaincre, ou mourir.
Aux armes, citoyens ! Si nous persistons à être libres, toutes les puissances de l'Europe verront échouer leurs sinistres complots. Qu'ils tremblent donc, ces despotes couronnés ! L'éclat de la Liberté luira pour tous les hommes. Vous vous montrerez dignes enfants de la Liberté, courez à la Victoire, dissipez les armées des despotes !
Marchons ! Soyons libres jusqu'au dernier soupir et que nos vœux soient constamment pour la félicité de la patrie et le bonheur de tout le genre humain !
Ces paroles sont certainement un élément clé pour Rouget de Lisle et après une nuit passée à composer (du 25 au 26), à essayer sur son violon diverses mélodies, il se rend dès le matin chez le baron de Dietrich. Le soir nouveau repas au cours duquel il présente son essai devant un auditoire conquis.
En fait ce n'est pas Rouget de Lisle qui aurait interprété l'hymne comme le laisse supposer l'image du tableau de David en haut de cette page, mais le maire lui-même, belle voix de ténor, accompagné au clavecin par son épouse Mme de Dietrich. Le triomphe est immédiat et le "Chant de guerre de l'armée du Rhin" est adopté et repris en cœur toute la soirée.
Il est aussitôt copié et largement distribué, et c'est ainsi que des voyageurs en propagent les paroles et l'air dans tout le pays. Son exécution publique a lieu le 29 avril 1792 par les 812 hommes du Bataillon de Rhône et Loire.
Il se trouve qu'au même moment en juillet 1792, à Marseille des volontaires se préparent à monter à Paris pour combattre l'invasion et défendre "la patrie en danger". Subjugués par les paroles de ce chant recopié sur des feuillets, les fédérés marseillais entonnent celles-ci tout au long de leur très long voyage. Dans les villes et villages traversés, ils reprennent sans cesse ce chant et des volontaires les rejoignent spontanément.
Le bataillon de Fédérés marseillais entre à Paris le 30 juillet 1792 en chantant la "Chant de guerre pour l'armée du Rhin", puis il participe à l’insurrection du palais des Tuileries le 10 août 1792. Il n'en fallait pas plus pour que les parisiens appellent spontanément ce chant l'Hymne des Marseillais puis la Chanson Marseillaise et enfin tout simplement la "Marseillaise", nom qui lui est resté.
Quelques semaines plus tard, lors de la bataille de Valmy les paroles de la Marseillaise sont reprises et chantées par des milliers de combattants.
Le premier couplet des Enfants a été ajouté en octobre 1792 par l'abbé Pessonneaux de Vienne, dont l'idée est empruntée au chant des Spartiates, rapporté par Plutarque. "Nous entrerons dans la carrière..."

Hymne national "La Marseillaise"
La Marseillaise s'appela ainsi un certain 30 juillet 1792, et fut ensuite décrétée chant national le 14 juillet 1795 par la Convention qui fait exécuter l'Hymne par l'Orchestre de l'Institut National de Musique... mais interdite sous l'Empire et la Restauration. Elle revient à l'honneur pendant les Cent-Jours, en 1815 avec Napoléon 1er.
Lors des révolutions de 1830 (Berlioz en élabore une orchestration qu'il dédie à Rouget de Lisle. ) et de 1848, la Marseillaise est universellement reconnue et devient l'hymne national de la République Française le 14 mars 1879.
A Paris, elle est symbolisée par un bas-relief du sculpteur François Rude, sur l'Arc de Triomphe de la place de l'Étoile, intitulé "Le départ des soldats de l'An II". (photo de la page précédente)
A Lons-le-Saunier, la statue de Rouget de Lisle qui est érigée en 1882 sur la place de la Chevalerie, est œuvre du sculpteur Bartholdi. Il est représenté portant le drapeau tricolore et chantant l'hymne qu'il a créé.
A Choisy-le-Roi une statue le représente au carrefour qui porte son nom.

Suite...  la loi
Hymne national sous la IIIe République, le ministère de l'Éducation Nationale conseille d'en pratiquer le chant dans les écoles à partir de 1944. La Constitution de 1946 (IVe République) et ensuite celle de 1958 (Ve République) conservent La Marseillaise comme hymne national (article 2 de la Constitution de 1958) et cette pratique est maintenant obligatoire à l'école primaire (loi du 19 février 2005).

Lacuzon



C’est en 1674 que la Franche-Comté (Jura, Doubs, Haute-Saône et territoire de Belfort) fut rattachée à la France, après 39 années de guerre dont Lacuzon fut le héros.
Claude Prost, dit Lacuzon, est né à Longchaumois en 1607 de parents cultivateurs et, n’ayant pas la vocation paysanne, il descendit à Saint-Claude où il exerça (peut-être ?) le métier de cordonnier. Marié à Jeanne Blanc le 31 octobre 1632 avec qui il eut 2 filles, il semblait conduit à une vie rangée de petit artisan à l’ombre de la célèbre abbaye sanclaudienne.

1636 : Sa destinée bascule
Le cours de sa vie changea avec la guerre que Richelieu, alors ministre de Louis XIII, déclenche contre la Maison d’Autriche pour annexer la Franche-Comté. Lorsque Dole est assiégée par 18000 hommes, sous la conduite du Grand Condé, Claude Prost est mobilisé avec une troupe de Sanclaudiens et son ascendant sur les soldats ne va pas cesser de grandir. Hardi mais prudent, il est bientôt surnommé « La Cuson », en patois « le souci ».
1636-1642 : Une période abominable
La Franche-Comté est presque totalement occupée par les Français aidés des mercenaires suédois. Seules Dole, Salins, Besançon et Gray résistent. C’est la période la plus terrible qu’on puisse imaginer. Les « gris » ravagent, pillent, incendient, tuent et commettent les pires horreurs contre ceux qui leur résistent. De plus, la famine et la peste déciment la population et le pays semble devenir un désert. C’est à cette époque que la carrière militaire de Lacuzon prend son envol. Il mène une lutte implacable contre les « gris » de Lespinassou dans la région de Lons et de Bletterans.

Lacuzon « prend du galon »
En 1637, il rallie « la terce », une unité régulière de 1000 cavaliers et 2000 fantassins commandée par le baron d’Arnans. Ce dernier délègue alors à Lacuzon la garde d’un poste de grande importance stratégique commandant l’accès de la vallée de la Bienne à Vaux-les-Saint-Claude.
Mais en 1639, la situation est des plus critiques : les Comtois sont submergés et ne tiennent plus que quelques places fortes, dans le secteur montagneux surtout. Ils ne peuvent ainsi empêcher le sac et l’incendie de Saint-Claude. Pourtant, l’ennemi se retire rapidement de ces rudes montagnes du Haut-Jura trop difficiles à tenir en occupation et… Lacuzon reprend le contrôle de la situation. Son rôle alors terminé, d’Arnans quitte la Franche-Comté, tout en faisant octroyer à Lacuzon le commandement du château de Montaigu.

Le château de Montaigu devient sa résidence
1642 : Lacuzon s’est installé dans les ruines de son nouveau château, véritable nid d’aigle surplombant Lons-le-Saunier et la plaine occupées. Bien remise en état, sa forteresse semble imprenable par l’ennemi, ce qui lui vaut de chaudes félicitations du gouverneur et du Parlement de Dole.
Pendant de longues années, jusqu’à la conclusion du traité de paix des Pyrénées de novembre 1659 qui confirme l’appartenance de la Comté à la Maison d’Espagne, la situation demeure confuse. Quelques raids et coups de main ravagent surtout les régions frontières ; en 1644, Turenne s’empare de Baume-les-Dames, Vesoul et Luxeuil.
Pour Lacuzon, ce sera une grande époque de sa carrière. De Montaigu, où il s’est installé avec femme et chapelain, il ne cesse de harceler les communications de l’ennemi. A cette époque il s’empare du château fortifié de Saint-Laurent la Roche qui commande l’accès du Revermont et qui était occupé par les Français depuis 1637. La prise de cette place forte a un grand retentissement politique en Franche-Comté et, en 1642, le Roi d’Espagne accorde officiellement à Lacuzon la capitainerie et le commandement de ce château.

Un véritable seigneur
S’étant beaucoup enrichi, notre héros franc-comtois vit sur le pays comme il est alors admis à l’époque, pillant les convois ennemis et libérant contre de fortes rançons ses nobles prisonniers…
En 1643, âgé de 36 ans et après 7 années de guerre, il a une situation exceptionnelle. Parti simple soldat, il est maintenant gouverneur des châteaux de Montaigu, Saint-Laurent et Arlay. Sa présence derrière les murs fortifiés rassure la population qui reprend courage, mais ses activités militaires se limitent de plus en plus à la répression des pillages et abus commis par des bandes de soldats déserteurs.
Par contre, sa générosité reste intacte et il la manifeste parfois avec ostentation, faisant par exemple un don considérable de 500 F à Saint-Claude pour la remise en état d’une chapelle brûlée par les « gris », y ajoutant 100 écus pour une fondation de messe perpétuelle… C’est à cette époque aussi qu’il achète, à Montaigu, une importante propriété où il fait construire une belle maison et, en 1651, il s’y installe définitivement avec sa femme et ses deux filles.

Lacuzon n’est pas toujours irréprochable…
Pendant toutes ces années, il règne un peu en satrape oriental sur ses capitaineries et il lui arrive, hélas de commettre de nombreux abus… Naturellement « galant », il n’hésite pas à violenter les femmes qui lui résistent : bref, il se crée alors de nombreux ennemis. Des plaintes sont portées contre lui au Parlement de Dole et il est arrêté, emprisonné quelque temps à la conciergerie. On lui confisque son château de Saint-Laurent, son procès est instruit et suivi avec passion et les plaintes, graves ou futiles, s’accumulent. Mais Lacuzon a des amis dévoués et on se souvient en particulier des services rendus…
Finalement, le 22 novembre 1659, il est absous par le Roi d’Espagne, par le Parlement de Dole et acclamé par le sentiment populaire. Saint-Laurent la Roche lui est restitué. Et comme le traité de paix des Pyrénées vient d’être signé (le 7 novembre), les Français évacuent les territoires qu’ils occupent.

La paix ne sera pas durable
Louis XIV, roi de France depuis 1643, n’a pas renoncé à cette province de l’Espagne, mal gouvernée par la reine Marie-Anne d’Autriche. Celle-ci ne fait rien pour renforcer les défenses ni galvaniser le patriotisme de ses habitants. Emoussés par 24 années de luttes épuisantes, les Franc-Comtois sont de plus en plus divisés. Un fort parti de la noblesse penche de plus en plus du côté de la France et Lacuzon a du mal à obtenir munitions, soldats et subsides.
En 1668, Condé entre en Franche-Comté avec 20 000 hommes et s’empare de Besançon, Salins, Dole et Gray. Toutes les autorités sont prêtes à prêter serment à Louis XIV.
Lacuzon est sommé par le nouveau gouverneur français de remettre son château de St-Laurent aux troupes royales et de venir faire sa « soumission officielle ». Il prête serment, revient à St-Claude, prêt à passer en Suisse si les Français lui voulaient du mal. Ces derniers détruisent de fond en comble ses châteaux de Montaigu et de St-Laurent.

Nouveau coup de théâtre
Le 2 mai 1668, le nouveau traité de paix signé à Aix-le-Chapelle restitue, une fois de plus, la Franche-Comté à l’Espagne, mais c’est désormais une province divisée entre « résistants » et « collaborateurs » que notre héros franc-comtois doit défendre.
La Cour d’Espagne envoie alors  un gouverneur flamand, le Prince d’Arenberg, qui fait immédiatement appel à …Lacuzon dont il a appris la fidélité et les capacités. Il lui confie le commandement d’un baillage dont Lons est le centre, avec des pouvoirs quasi absolus.
Pendant six nouvelles années, Lacuzon va jouir de la confiance totale et méritée du gouverneur espagnol. Il s’efforce de vaincre l’apathie, voire l’hostilité de la population, tente de reprendre la lutte, et doit venir à bout d’un certain marquis de Listenois. Celui-ci, à la tête d’une importante faction de la noblesse comtoise, ne pourra pourtant venir à bout de Lacuzon, s’enfuit finalement et se réfugie en France.

Derniers soubresauts d’une guerre qui n’a que trop duré
1673 : La guerre n’est pas loin et le Roi Soleil sait bien qu’il peut compter désormais sur de nombreux partisans. Il envoie une armée considérable et fait capituler Besançon. Le 4 juin 1674, la ville de Salins est, elle aussi, investie par les troupes du Duc de Luxembourg : ce sera l’ultime bataille qui clôturera la conquête définitive de la Franche-Comté. Lacuzon tente désespérément de résister encore mais, sous la pression des notables salinois, une trêve est conclue.
La Franche-Comté est aux abois, mais elle a fait payer cher au Roi de France sa conquête finale, et son honneur est sauf…
Lacuzon aurait pu se retirer tranquillement à Montaigu. Mais, à 67 ans, il ne peut se résigner à voir le drapeau « fleur de lys » flotter sur son Haut-Jura et à devenir la cible désarmée des rancunes accumulées contre lui…
Il décide de se réfugier à Milan, citadelle espagnole. Il fait ses adieux à sa famille qu’il laisse à Montaigu ou à Saint-Claude et rédige son testament. Il se sépare de Denise Gobet, « sa jeune et accorte gouvernante » qui lui sert de « femme de campagne ». Et, 9 mois après, celle-ci déclarera la naissance illégitime d’un fils dont elle attribue la paternité à Lacuzon…
En 1678, arrivé à Milan, il reprend la lutte en dirigeant une expédition contre les Siciliens révoltés. Et c’est le 17 septembre de cette même année que La Paix de Nimègue consacre l’annexion de la Franche-Comté et rétablit la paix entre la France et l’Espagne: Lacuzon peut rentrer librement dans son pays natal.

Les derniers jours de Claude Prost
Lacuzon, alors âgé de 72 ans, revient dans le Jura à la fin de 1679. Sa femme y est morte, ainsi que Anne-Marie, sa fille préférée. De plus, l’attitude de son gendre, qui s’est rallié avec sincérité à la France, lui semble une forfaiture. Il refuse donc de rester dans cette Franche-Comté qu’il considère toujours comme injustement occupée et décide de retourner à Milan.
Il marque un temps d’arrêt à Longchaumois , son village natal, puis quitte définitivement le Jura. Il meurt à Milan le 21 décembre 1681, entouré de ses camarades d’exil.
Telle fut la destinée du Capitaine Lacuzon. La légende s’en est emparée, l’a embellie, déformée, et le Lacuzon du célèbre roman de cape et d’épée de Xavier de Montépin « Le Médecin des Pauvres » n’a pas grand chose de commun avec le brave soldat loyal et malheureux qu’il fut réellement. Mais Lacuzon est un nom qui résonne en Franche-Comté comme l’écho fidèle de la fameuse devise :




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